ma pratique artistique se déploie à partir de l’envie de mettre en discussion.

cela représente la possibilité de faire émerger des voix critiques à partir de conversations, de confrontations, de l’ “assemblage souple” (1) de paroles diverses…
il s’agit de consigner les résultats d’expériences artistiques, basées sur l’interaction avec d’autres individualités, au sein d’éditions, pour que ce qui est dit et fait, en fonction d’un moment précis, puisse dire et faire d’autres choses – en fonction d’autres moments.

cela tient autant de la communication orale comme forme d’art (ian wilson), de la production de pensées comme pièces (robert barry), que de l’édition comme moyen d’existence et diffusion de l’art (seth sieglaub).

dans un souci de justesse de positionnement, je mets en discussion à partir du champ (lexical) que je connais et dans lequel je m’inscris : celui de l’art – et en particulier d’une question qui traverse les artistes depuis au moins le xxe siècle : celle de l’articulation entre “art” et “vie”.

je pense d’une part – et avec d’autres –, que le “monde de l’art” n’est pas séparé du “monde-tout-court”, et, d’autre part – conjointement –, que le champ de l’art contemporain “est [un] site où se révèle […] l’idéologie politique du capitalisme néolibéral” (2) – basée notamment sur des logiques d’individualisation, compétition et rentabilité.

je mobilise des “stratégies” employées largement par les artistes des années ‘70 (3) – et développées par leurs “héritier·es” – comme le recours aux mots, l’emprunt et l’assemblage d’éléments de discours préexistants, la fonction investigative de l’art, la participation et la “moindre-matérialisation” des œuvres. avec celles-ci je crée des oeuvres­documents (4) qui (dé/re)contextualisent les discours artistiques et invitent à ouvrir le débat critique – et potentiellement aller vers des formes d’action.