Beatrice Celli travaille entre Castelli (Teramo, IT) et Marseille. Diplômée 2019 de la Villa Arson à Nice, elle a été sélectionnée en 2019 pour l’École Offshore, un programme de troisième cycle à Shanghai.

Son travail a été exposé notamment à la Kleine Humboldt Galerie à Berlin, à Sonnenstube à Lugano (CH), à l’exposition 100% L’EXPO à la Villette à Paris, ainsi qu’aux festivals Traffic, S.Lorenzo in Campo (PU) et à Straperetana à Pereto (AQ) à la galerie Monitor.

Elle aime exposer dans des contextes hétérogènes : en 2017, elle a créé le projet de rénovation urbaine « CalceViva ». En 2021, elle inaugure deux expositions personnelles : « Pandæmonium “ à Castelli (TE) et ” Le jardin des allégories » à la Villa Arson. À la suite de la résidence Thankyouforcoming 2021 à la Maison des artistes de Kaunas en Lituanie, elle expose l’année suivante lors de Kaunas Capital 2022. Toujours en 2022, il participe à la résidence Miramar à Procida, avec le soutien de BJCEM, Dos Mares et Procida Capital of Culture. En 2023, elle expose dans plusieurs expositions collectives : « Retrofuturo “ au MACRO, ” Telling stories “ au centre d’art Transpalette à Bourges, ” Full Sentimental » à MEMENTO Auch et à la sixième édition de De(s)rives curatée par Aline Vidal à Paris.

Lauréate de la dotation de l’ADAGP pour la recherche sur les villages de la sorcellerie en Italie, elle a participé aux expositions « Praticare l’altrove » au MACTE, Musée d’art contemporaine de Termoli et « Simposio », restitution de la résidence In-Ruins 2023, à la Fondation Elpis. En 2024 également, elle participe à la cinquième édition de Una boccata d’arte à S.Sebastiano Curone, dans le Piémont et elle est parmis les jeunes artistes sélectionnés du Prix de la “Fondazione Michetti” a Francavilla, Italie.

“Ma pratique s’incarne dans un ensemble éclectique d’œuvres caractérisées par une grande variété de gestes, allant de la spontanéité à l’impulsivité, du soin au rituel. J’imagine souvent mes créations comme un ensemble scénique et immersif où sculptures, performances, textes et installations intègrent des matériaux modestes et bruts, des savoir-faire traditionnels ou des micro-histoires oubliées.

Ma source d’inspiration principale est l’imagerie rurale et mystique de ma région natale, les Abruzzes, notamment l’héritage transmis par les femmes de ma famille mais je m’inspire en général de tout type d’expérience surnaturelle liée à la perception de forces occultes et invisibles. Je vois la récupération des particularités locales non pas comme un signe de repli sur soi mais comme la possibilité de créer une perception multiple et stratifié des choses, dans l’espace comme dans le temps, dans laquelle les œuvres singulièrement deviennent des portails vers d’autres mondes normalement inaccessibles et lointains.

Les dimensions apotropaïque et mnémonique vont de pair, à la manière des imagines agentes*, favorisant la narration, le déploiement de l’imagination, la réactivation des souvenirs d’enfance sans aucun sens de la mesure. Dans ce folklore inventé, où les hybridations et les amoncellements mélangent les traditions et les croyances collectives, se manifeste l’énergie des génies, des esprits invisibles et des créatures bizarres. Stimulant une perspective anthropologique, mes créations révèlent une vision animiste, presque magique, comme des objets de culte contemporains libérés de tout dogmatisme religieux. Elles génèrent ainsi un syncrétisme dans lequel le fantastique et le diabolique, le corps et l’esprit, l’art vernaculaire et les beaux-arts se rejoignent dans ma mythologie personnelle “.

*Technique rhétorique et mnémotechnique consistant à construire mentalement des images qui frappent l’imagination pour se rappeler des faits ou des concepts complexes.